Pacific Crest Trail : la préparation (partie 2/5)
C’est en avril 2015, alors que je révisais pour un examen en Finance, que la discussion avec mon amie Laurence en est arrivée sur le sujet du Pacific Crest Trail. Je cherchais justement mon prochain défi ou ma prochaine aventure, c’est pourquoi elle m’a parlé de ce chemin de randonnée. Après notre discussion, j’ai passé une demi-journée à m’informer sur cette randonnée, et j’ai assez vite pris une décision. J’avais décidé de le faire l’année d’après!
Mon problème d’argent
Mon compte de banque était presque à 0$. Je travaillais en tant qu’analyste financier chez Intact Assurance, et j’avais la chance d’avoir une gestionnaire incroyable ainsi qu’une inspiration dans ma vie : Candice Archer. J’ai alors décidé de concevoir un plan de communication marketing et de le proposer à mon employeur afin de me faire financer mon aventure au Pacific Crest Trail.
Après quelques semaines, j’ai présenté mon plan à ma gestionnaire . Elle était comblée et voyait le potentiel de mon projet. J’en ai ensuite discuté avec le VP du département qui m’a, à son tour, référé au département de communication de l’entreprise. Je leur ai donc également présenté le projet.
Ce fut un échec. Un non définitif! On était rendu à la fin de l’été 2015, et je devais repartir à 0. Je ne pouvais pas amasser l’argent pour ce défi. La seule solution qui me restait, c’était de travailler entre 25-45 heures par semaine pour le financer. Heureusement, cela a fonctionné!
Mon équipement
Avec un budget très (mais vraiment très) serré, j’ai regardé toutes les options possibles. Il était surtout important de regarder mon ratio poids / coût. J’ai finalement réussi à avoir une « base weight » autour de 12 livres (5.5 kg). Dans le passé, j’avais fait mes erreurs avec un sac à dos et du matériel trop lourd. Cette fois-ci, je voulais faire les bons choix pour la PCT.
Sachez qu’avec beaucoup de recherches, chacun peut trouver son mix parfait, selon ses besoins. Chaque randonneur est différent et chaque besoin est différent.
Je réalise après coup que la seule erreur que j’ai faite était mon quilt. J’ai détesté en avoir un! Je suis une personne qui dort toujours sur le côté, alors j’ai cousu mon quilt pour en faire un sac de couchage.
Ma nourriture
J’ai optimisé le ratio calories / poids / prix. Donc aucune nourriture lyophilisée pour la PCT mais beaucoup de patates pilées !
Ma logistique nourriture & logement
J’avais identifié les plus grandes épiceries sur le chemin de la randonnée en faisant du pouce. Mes étapes étaient liées aux plus grandes villes et aux épiceries pour me ravitailler.
En termes de logement, mon choix était ma tente ultralégère. En effet, j’ai passé 115 jours à faire le Pacific Crest Trail dans une tente sans lit!
L'orientation
Pour m’orienter, j’avais une carte et une boussole. C’est tout! Aucun cellulaire ou GPS. Je suis « old school », mais je dois dire que c’est aussi parce que j’avais confiance en mes capacités d’orientation. Il ne faut pas croire que le GPS est synonyme de sécurité. J’ai connu tellement de randonneurs qui se sont perdus, soit à cause d’un mauvais signal, du froid, d’un manque de batterie, d’un GPS brisé ou autre.
D’ailleurs, j’ai rencontré Dave Fleischman à plusieurs reprises sur le sentier. C’est mon ami aujourd’hui. Il avait fait la PCT en 1993. Il était très surpris de voir quelqu’un, de nos jours, sans technologie. Lui, il l’avait fait sans technologie, mais c’était à l’époque. Je me souviens de ses mots : « C’est la première fois depuis des années que je rencontre quelqu’un sans technologie ».
Ma préparation physique & mentale
Je n’étais pas prêt d’un point de vue du matériel pour le Pacific Crest Trail. Je n’avais jamais essayé ma tente avant de partir. J’ai honte de le dire, mais j’avais confiance en mes recherches.
D’un point de vue physique, je n’ai fait aucun entraînement. Ce n’est vraiment pas conseillé, mais à ce moment-là, le temps me manquait.
D’un point de vue mental, j’avais vécu des expériences extrêmes dans le passé: de longues randonnées, des sacs beaucoup trop lourds, de l’adversité, de multiples erreurs, de la sous-nutrition, etc.
L’information et les conseils
Aujourd’hui, il est facile de trouver de l’information sur internet, dans les groupes Facebook ou encore par des connaissances qui ont parcouru des chemins de longues randonnées.
Se jeter dans un projet comme la PCT peut faire peur, mais imaginez-vous en 1993? Soyez rassuré, vous trouverez l’information. Il faut seulement faire des recherches!
Me trouver un ami pour m’accompagner
À l’été 2015, j’ai proposé à un ami d’enfance de faire le défi du Pacific Crest Trail avec moi. Il était encore aux études à Sherbrooke. C’était un ami avec un potentiel incroyable dans la vie et qui, au fond de lui, avait soif d’aventure et de défi.
Mon ami avait les mêmes contraintes que moi à l’époque. Il avait une job, ses études, et pas d’argent. Nous avons longuement discuté du projet et il était partant! Il a mentionné les différentes contraintes auxquelles il faisait face, et les miennes lui ressemblaient drôlement.
Une métaphore fictive
J’aime raconter cette anecdote fictive. Imaginez que j’ai un frère qui a 5 ans de plus que moi. J’ai 18 ans et il en a 23. Je lui propose de partir. Il ne peut pas, car il finit ses études et il est proche de passer dans la vie active. Il me dit : « Toi tu es jeune et tu es au début de tes études. Tu n’as aucune contrainte, mais moi j’en ai.»
J’ai 23 ans et il en a 28 ans. Je lui propose de partir. Il ne peut pas, car il est dans la vie active et il vise une promotion. Il me dit : « Toi tu es jeune et tu es encore aux études. Tu n’as aucune contrainte. Moi je suis à la fin de mes études, ma carrière prend son envol. »
J’ai 28 ans et il en a 32 ans. Je lui propose de partir. Il ne peut pas, car il va emménager avec sa copine. Il me dit : « Toi tu es jeune, au début de ta carrière. Tu n’as aucune contrainte. Moi je vais emménager avec ma blonde. »
Vous comprenez la suite?
En conclusion
Nous avons tous des contraintes dans la vie. La question est comment surpasser l’adversité? Comment surpasser les obstacles? Comment trouver la solution qui n’est pas au bout de notre nez?
C’est la même chose en expédition ou sur un chemin de longues randonnées. Comment faire face à cet imprévu? Comment chercher de l’information? Comment trouver le mix parfait pour son équipement? Comment faire face à l’imprévisible?
J’ai eu plus d’échecs, d’erreurs et de mauvais choix dans la vie que tous les lecteurs qui liront cet article. C’est correct. Chaque échec, chaque erreur, chaque mauvais choix m’a apporté les outils nécessaires pour faire le Pacific Crest Trail et pour entreprendre des défis encore plus fous : résilience, solutions créatives, processus cognitif.
Le message à retenir ici, c’est que vous devez croire en vous!
L’équipe de Mount Trail